Les attaques à Rafah mettent en péril notre travail humanitaire
Toronto, 13 février 2024. L'escalade de la violence dans le sud de Gaza, et en particulier à Rafah, où plus de 1,3 million de personnes sont réfugiées, menace la sécurité des civils et l'acheminement de l'aide humanitaire limitée qui pénètre dans Gaza.
Action contre la faim avertit que tout ce qui n'est pas un cessez-le-feu immédiat et une augmentation massive de l'aide constituerait un échec historique en matière de protection des civils dans les conflits armés et appelle la communauté internationale à prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils et garantir l'acheminement de l'aide humanitaire.
"Si les opérations militaires à Rafah se poursuivent et s'étendent, Action contre la Faim sera contrainte de suspendre ses activités à Rafah. Bien que nous travaillions dans toute la bande de Gaza, c'est l'une des zones où nous menons les opérations les plus actives et où se trouvent beaucoup de nos collègues", prévient Noelia Monge, responsable des urgences pour Action contre la faim.
"Ces activités comprennent l'acheminement de l'eau par camion, la collecte des déchets solides, les services de nettoyage et la distribution de kits d'hygiène et de nourriture - des activités vitales - qui seraient interrompues, privant une population de ses besoins les plus élémentaires et la forçant à se déplacer une fois de plus à un moment où elle a le plus besoin de nous. Dix membres de notre personnel et leurs familles seront contraints de fuir, une fois de plus, et nous perdrons l'accès à nos bureaux, à notre entrepôt et à notre maison d'hôtes nouvellement créés", ajoute-t-elle.
Au cours des quatre derniers mois, Action contre la faim a fourni des paniers de nourriture fraîche et sèche, une aide financière et des activités liées à l'eau et à l'assainissement à quelque 320 000 personnes bloquées à Rafah, dont des femmes enceintes, des mères allaitantes, des nouveau-nés et des familles avec des enfants à charge.
L'interruption de ces activités aura des conséquences dévastatrices pour les civils, surtout si l'on considère que plus d'un demi-million de personnes sont déjà confrontées à une crise alimentaire catastrophique.
Le manque d'eau potable et d'assainissement expose également davantage de personnes à la diarrhée et aux maladies, l'Organisation mondiale de la santé faisant état de plus de 161 000 cas de diarrhée et de près de 246 000 cas de maladies respiratoires aiguës dans l'ensemble de la bande de Gaza.
Pour atténuer cette crise, les équipes d'Action contre la faim ont fourni à au moins 350 000 personnes à Rafah des services de nettoyage, des latrines mobiles et des services de collecte des déchets solides, et ont distribué à plus de 87 000 personnes des abris et des kits d'hygiène. Cependant, les opérations militaires à Rafah menacent la continuité de ces services et une réponse humanitaire vitale pour des millions de personnes vulnérables qui n'ont plus d'endroit sûr où se réfugier.
